La foi chrétienne
La Création
Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Je crois que Dieu m'a créé ainsi que toutes les autres créatures. Il m'a donné et me conserve mon corps avec ses organes, mon âme avec ses facultés. Il me donne tous les jours, libéralement la nourriture, le vêtement, la demeure, la famille et toutes les choses nécessaires à l'entretien de cette vie. Il me protège dans tous les dangers, me préserve et me délivre de tout mal; et cela, sans que j'en sois digne, par sa pure bonté et sa miséricorde paternelle. Je dois pour tous ces bienfaits le bénir et lui rendre grâces, le servir et lui obéir. C'est ce que je crois fermement.
La Rédemption
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie. Il a souffert sous Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers. Le troisième jour, il est ressuscité des morts, il est monté au ciel, il s'est assis à la droite de Dieu, le Père Tout-Puissant, et il viendra de là pour juger les vivants et les morts.
Je crois que Jésus-Christ, vrai Dieu né du Père de toute éternité, vrai homme né de la vierge Marie, est mon Seigneur. Il m'a racheté, moi perdu et condamné, en me délivrant du péché, de la mort et de la puissance du diable, non point à prix d'or ou d'argent, mais par son saint et précieux sang, par ses souffrances et sa mort innocentes, afin que je lui appartienne et que je vive dans son Royaume, pour le servir éternellement dans la justice, dans l'innocence et la félicité, comme lui-même, étant ressuscité des morts, vit et règne éternellement. C'est ce que je crois fermement.
La Sanctification
Je crois au Saint-Esprit, la sainte Église universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle.
Voici l'explication du troisième article, par Martin Luther :
Je crois que je ne puis, par ma raison et mes propres forces croire en Jésus-Christ ni aller à lui. Mais c'est le Saint-Esprit qui m'a appelé par l'Évangile, éclairé de ses dons, sanctifié et maintenu dans la vraie foi. C'est lui qui assemble toute l'Église chrétienne sur la terre, qui l'éclaire, la sanctifie et la maintient, en Jésus-Christ, dans l'unité de la vraie foi. C'est lui qui, dans cette Église, me remet chaque jour pleinement tous mes péchés, ainsi qu'à tous ceux qui croient. C'est lui qui, au dernier jour, me ressuscitera, moi et tous les morts, et me donnera, comme à tous les croyants, la vie éternelle en Jésus-Christ. C'est ce que je crois fermement.
Les Dix Commandements avec les explications du Petit Catéchisme de Martin Luther
Le 1° Commandement |
Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face Nous devons craindre et aimer Dieu par-dessus toute chose et mettre en lui seul notre entière confiance. |
Le 2° Commandement |
Tu ne prendras pas le nom de l'Éternel ton Dieu en vain Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas profaner son nom par jurements, blasphèmes, sortilèges, mensonges, hypocrisie, mais de le prononcer avec respect, de l'invoquer dans tous nos besoins, l'adorer, le bénir et lui rendre grâces. |
Le 3° Commandement |
Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne point mépriser sa Parole et la prédication, mais d'avoir pour sa Parole un saint respect et de prendre plaisir à l'entendre et à l'étudier. |
Le 4° Commandement |
Honore ton père et ta mère, afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne point mépriser ou irriter nos parents et nos supérieurs, mais de les honorer, de les servir, de leur obéir avec amour et respect. |
Le 5° Commandement |
Tu ne tueras point Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne point porter atteinte à la vie ou à la santé de notre prochain, mais de le secourir dans le péril et dans le besoin. |
Le 6° Commandement |
Tu ne commettras point d'adultère Nous devons craindre et aimer Dieu, afin d'être chastes et purs dans nos pensées, dans nos paroles et dans nos actions, et de nous aimer et nous honorer dans le mariage. |
Le 7° Commandement |
Tu ne déroberas point Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas prendre ou nous approprier par des voies injustes les biens de notre prochain, mais de l'aider à conserver ce qu'il possède et à augmenter son bien-être. |
Le 8° Commandement |
Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas mentir à notre prochain, ni de le trahir, calomnier ou diffamer, mais de l'excuser, de dire du bien de lui et de juger charitablement sa conduite. |
Le 9° Commandement |
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas désirer l'héritage ou la maison de notre prochain, ni de chercher à les obtenir par ruse, par fraude ou avec une apparence de droit, mais de mettre tous nos soins à lui en assurer la possession. |
Le 10° Commandement |
Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur ni sa servante ni son bétail ni aucune autre chose qui soit à ton prochain Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas détourner ou enlever la femme, les serviteurs ou le bétail de notre prochain, mais de les exhorter ou les obliger à demeurer avec lui et à s'acquitter fidèlement de leurs devoirs. |
La conclusion des 10 commandements |
Quelle est la déclaration de Dieu relativement à ces commandements ? Je suis l'Éternel ton Dieu, le Dieu fort et jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants, jusqu'en la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. Dieu menace de ses châtiments tous ceux qui désobéissent à ses commandements. C'est pourquoi nous devons craindre sa colère et ne pas violer sa Loi. D'autre part, il promet sa grâce et sa bénédiction à tous ceux qui observent ces commandements. Aussi, nous devons l'aimer, nous confier en lui et faire de bon coeur tout ce qu'il nous ordonne.
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Le baptême
Ce qu'est le baptême
Qu'est-ce que le Baptême ?
Le Baptême n'est pas une eau ordinaire, mais une eau appliquée par suite d'un commandement de Dieu et unie à sa Parole.
Quelle est cette Parole de Dieu ?
Notre Seigneur Jésus-Christ déclare au dernier chapitre de saint Matthieu :"Allez et faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit".
Les bienfaits du baptême
Quels sont l'effet et la grâce du baptême ?
Le Baptême donne le pardon des péchés, il délivre de la mort et du diable et il donne le salut éternel à tous ceux qui croient, conformément aux paroles et aux promesses de Dieu.
Quelles sont ces paroles et promesses de Dieu ?
Notre Seigneur Jésus-Christ déclare, au dernier chapitre de saint Marc :"Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné".
D'où vient l'efficacité du baptême ?
Comment l'eau peut-elle faire de si grandes choses ?
Ce n'est pas l'eau, certes, qui fait ces grandes choses, mais c'est la parole de Dieu unie à l'eau, et la foi qui se fonde sur cette parole. Car sans la Parole, cette eau est une eau ordinaire et non le baptême. Mais avec la Parole de Dieu, c'est le Baptême, c'est-à-dire une eau de grâce et de vie et le bain de la régénération dans le Saint-Esprit, comme le dit saint Paul à Tite, au 3° chapitre :
"Dieu nous a sauvés, selon sa miséricorde, par le Baptême de la régénération et par le renouvellement du Saint-Esprit qu'il a répandu abondamment sur nous par Jésus-Christ, notre Sauveur, afin que justifiés par sa grâce, nous ayons l'espérance d'être héritiers de la vie éternelle". Cette parole est certaine.
La signification du baptême dans la vie de chaque jour
Qu'implique le Baptême dans notre vie de chrétien ?
Le Baptême implique que le vieil homme qui est en nous doit être noyé dans une contrition et une repentance sincère de tous les jours, qu'il doit mourir avec tous ses péchés et ses convoitises, et que, tous les jours aussi, doit renaître en nous un homme nouveau qui vive à jamais dans la justice et la pureté devant Dieu.
Où cela est-il écrit ?
Saint Paul écrit aux Romains, au 6° chapitre :"Nous avons été ensevelis avec Christ par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts pour la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle".
Le Sacrement de l'autel ou La Sainte Cène avec les explications du Petit Catéchisme de Martin Luther
Qu'est ce que la Sainte Cène ?
La Sainte Cène est un sacrement institué par notre Seigneur Jésus-Christ, dans lequel nous mangeons son vrai corps et buvons son vrai sang sous les espèces du pain et du vin.
Où cela est-il écrit ?
Les Évangélistes saint Matthieu, saint Marc et saint Luc et l'apôtre saint Paul rapportent ce qui suit : Notre Seigneur Jésus-Christ, la nuit où il fut trahi, soupa avec ses disciples. Il prit du pain et, ayant rendu grâces, il le rompit, le donna à ses disciples et dit : Prenez, mangez, ceci est mon corps qui est donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe et, ayant rendu grâces, il la leur donna et dit : Buvez-en tous, cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est répandu pour vous en rémission des péchés. Faites ceci toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi.
Quelle est la grâce de la Sainte Cène ?
La grâce de la Sainte Cène nous est indiquée par ces mots:"Donné et répandu pour vous en rémission des péchés". Ainsi, en vertu de ces paroles, nous recevons dans la Sainte Cène la rémission des péchés, la vie et le salut. Car là où il y a rémission des péchés, il y a aussi vie et salut.
Comment le fait de manger et de boire peut-il nous communiquer une telle grâce ?
Ce n'est pas la simple action de manger et de boire qui nous communique cette grâce, mais ce sont les paroles "Donné et répandu pour vous en rémission des péchés". En effet, ces paroles, s'ajoutant à l'action de manger et de boire, constituent l'élément principal du sacrement. Celui qui croit à ces paroles obtient ce qu'elles expriment, savoir le pardon des péchés.
Qui communie dignement ?
Jeûner et préparer son corps est sans doute une bonne discipline extérieure; mais celui-là seul est digne et bien préparé qui croit à ces paroles :"Donné et répandu pour vous en rémission des péchés". Mais celui qui ne croit pas à ces paroles, ou qui en doute, est indigne et non préparé. Car ces mots :"pour vous" exigent absolument des coeurs croyants.
Le notre Père et les explications du Petit Catéchisme de Martin Luther





Le ministère des clefs
Qu'est ce que le ministère des clefs ?
Le Ministère des Clefs est le pouvoir particulier que Jésus-Christ a donné à son Église sur la terre, de pardonner les péchés aux pécheurs repentants, et de retenir les péchés aux impénitents aussi longtemps qu'ils ne se repentent pas.
Où cela est-il écrit ?
L'Évangéliste saint Jean écrit, au 20° chapitre :"Le Seigneur Jésus souffla sur ses disciples, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ! Ceux a qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus".
Que devons-nous croire au sujet du Ministère des Clefs ?
Nous croyons que lorsque les serviteurs du Christ, appelés au saint Ministère, agissent avec nous en vertu du commandement de Dieu et conformément à sa Parole, cela a autant de valeur que si notre Seigneur Jésus-Christ agissait lui-même avec nous. Cela est vrai notamment lorsqu'ils excluent de la communauté chrétienne les pécheurs scandaleux et impénitents, ou lorsqu'ils pardonnent, par l'absolution, aux pécheurs qui se repentent et qui promettent de vivre chrétiennement.
Comment confesser ses péchés ?
La confession comprend deux choses :
1°) On doit avouer ses péchés.
2°) On doit recevoir de la bouche du confesseur l'absolution ou le pardon des péchés comme venant de Dieu lui-même et croire sans aucun doute que par elle les péchés sont réellement pardonnés devant Dieu.
Quels péchés devons-nous confesser ?
Devant Dieu nous devons nous accuser de tous les péchés, même de ceux que nous ignorons, comme nous le disons dans le Notre Père. Mais devant le confesseur nous ne déclarons que les péchés dont nous avons connaissance et qui pèsent sur notre conscience.
Quels péchés sommes-nous amenés à confesser ?
Considérons notre responsabilité à la lumière des dix Commandements, selon que nous sommes père, mère ou enfant, maître ou serviteur. Examinons notre conduite et voyons si nous avons été désobéissants, infidèles ou paresseux; si nous avons offensé ou affligé quelqu'un par la parole ou par le geste; si nous avons dérobé quelque chose ou causé quelque dommage par négligence, par manque d'ordre ou de toute autre manière.